lundi 12 novembre 2012

Le poids des cartables


LE POIDS DES CARTABLES

 

Posons le problème

 

Le cartable est trop lourd

Un élève pèse, en moyenne 43,82 kg et son cartable 6,81 kg.

Le cartable pèse, en moyenne, 16,38 % du poids de l'élève.

 

Le cartable est plus lourd en 6ème qu'en 3ème

Le poids du cartable ne dépend pas du poids de celui qui le porte. Un élève de 6ème pèse en moyenne 38,78 kg et son cartable 6,87 kg soit 17,72 % de son poids. L'élève de 3ème est un peu mieux loti puisque son cartable ne pèse que 6,03 Kg alors qu'il pèse en moyenne 54,07 kg. Le rapport poids du car­table / poids de l'élève s'abaisse du coup à 11,15 % . C'est mieux mais c'est encore supérieur à la norme.

 

Les élèves se plaignent peu du poids de leur cartable

Pourquoi le ferait-ils ? Ils sont tous logés à la même enseigne. A cet âge c'est le traitement inégal des uns et des autres, qualifié d'injustice, qui révolte : or, ce n'est pas le cas ici. Il y a bien les plus petits. Mais, fatalité, que peut-on contre les lois de la nature ? Et les petits n'ont qu'une préoccupation : montrer qu'ils peuvent porter leur cartable comme les autres.

 

Les parents se plaignent peu du poids du cartable de leurs enfants

Les parents ont aussi porté des cartables lourds. Plus lourds, moins lourds que celui de leurs enfants ? Qui pourrait le dire ? De toute façon comment se passer d'un cartable quand on est collégien ? L'in­conscient collectif est à l'oeuvre dans cette affaire. Les adultes ne ressentiraient-ils pas une secrète fierté à la vue de ces gamins et gamines pliés sous le poids du cartable, mais au pas rapide, décidé. Image de dynamisme, de bonne santé, de volonté, de gagneurs !

 

La relation causale entre le poids excessif d'un cartable et les diverses affections touchant la colonne vertébrale n'est pas établie.

A partir de l'âge de 12 ans plus de la moitié des enfants et adolescents sont touchés, et de façon croissante, par le mal de dos, selon une étude de l'INSERM de Grenoble, en 1994. Il est évidemment impossible de déterminer dans ce qui doit être un faisceau de causes, le rôle joué en particulier par le poids du cartable. Cependant, de son côté, la médecine du travail reconnaît que, pour un adulte, soulever des charges supérieures à 11 kg plus de 25 fois par jour est un facteur de risque professionnel.  Elle affirme également que solliciter un muscle, même à seulement 5 à 20 % de sa force maximale, pendant plus de 20 minutes, amène une fatigue de ce muscle.  Donc, en ce qui concerne les cartables, pas de preuves mais de fortes présomptions.

 

Le cartable ne devrait pas peser plus de 10 % du poids de l'élève

C'est la norme que s'est imposée le ministère de l'Education Nationale par une note aux Recteurs du 17 octobre 1995. Une proposition de loi fut même déposée, dans ce sens, l'année suivante par un député. Elle n'aboutit pas.

Mais la norme a été régulièrement rappelée depuis, et tout récemment encore par M. Darcos.

 

Depuis 1995, le poids des cartable a-t-il diminué ? Non, il a augmenté de près d'1 kg en moyenne.

 

(Voir le rapport de « La documentation française » : http://ul.fcpe.rueil.free.fr/IMG/pdf/0000.pdf )

 

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Cherchons ensemble des solutions

 

Les solutions concernent l'ensemble des parties en présence : élèves, parents, enseignants, collège, conseil général.

 

Les propositions suivantes – glanées ici et là  à travers les expériences de collèges - ne sont pas exhaustives. Elles ne sont pas non plus exclusives les unes des autres.

 

Doter l'enfant du cartable le plus léger, le plus ergonomique, le moins cher. Quadrature du cercle ? Les variables en jeu sont multiples dont, par exemple, la quantité de livres, cahiers et outils divers dont il faut le garnir.

 

Porter le cartable en position haute malgré la forte pression de la mode basse !

 

La gestion du contenu du cartable : un apprentissage comme un autre à travailler en coordination, parents et enseignants.

 

Constat : tous les enseignants n'utilisent pas les manuels. Certains ne les utilisent pas pour un travail à la maison. Faire en sorte que les choix des enseignants soient clairs pour les élèves.

 

Des classeurs préférés à des cahiers. Ils se remplissent peu-à-peu tout au long de l'année - mais on peut les délester régulièrement des feuilles les plus anciennes.

 

Utiliser des classeurs souples.

 

Un classeur commun à plusieurs disciplines.

 

Les grands et gros cahiers sont-ils indispensables ?

 

Pas de livres sur le chemin de la maison à l'école ou de l'école à la maison ; seulement des cahiers. Comme en Angleterre.

 

Des manuels en fiches.

 

Des manuels en fascicules trimestriels ou bi-hebdomadaires comme en Allemagne. Problème d'éditeur, mais on peut essayer de créer une demande.

 

Des devoirs à la maison à partir de feuilles photocopiées comme en Finlande.

 

Un manuel pour deux élèves. Une solution des plus fréquentes.
 

Une collection de manuels à demeure au collège (1 pour 2 élèves). A conserver, par exemple, dans les salles spécialisées de chaque discipline.

 

Une clé USB qui enregistre cours et exercices. Expérience dans le département des Alpes Maritimes. « L'an dernier, 13 000 collégiens des classes de 6ème ont été équipés de cette clef USB et dans les prochains jours, 14 000 autres élèves devraient en bénéficier ». Nice Matin 09/10/2007.

 

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Un cartable électronique. Il s'agit de pages web dans lesquelles sont proposées par les enseignants de l'établissement, la présentation de notions, des documents (textes, photos, vidéos), des exercices, des liens vers des sites web.

Voir un exemple chez nos voisins de l'académie de Rennes :


 

On pourrait imaginer que le cartable électronique constitue une partie du site du collège.

 

Les Tableaux Blancs Interactifs (TBI). Tableaux blancs couplés à un ordinateur. Ils permettent, par exemple, de conserver en mémoire tout ce qui a été écrit sur le tableau.

 
Des casiers dans une salle qui ferme à clé ou n'importe où ailleurs, si le climat du collège le permet...

 

Des ordinateurs portables, comme en Allemagne qui, en 2001 a prévu d'en équiper l'ensemble de la population scolaire sur une période de 6 ans. Expérience similaire dans le département des Landes à partir de 2001.
 

 

 

Du problème des cartables trop lourds on en parle depuis longtemps. Mais peu d'actions. Et si on se prenait en main sans attendre des directives d'en haut !

 

Pourrions-nous, élèves, enseignants, administration du collège, échanger sur ce thème avec l'ambition de mettre en place des outils précis pour la prochaine rentrée scolaire ?